La situation du Conseil National Climat avec son Président du Comité de Gestion, également Président du Comité de Gestion de l'ANPN, Président de la commission d'attribution des bourses, Directeur général de l'Agence gabonaise d'études et d'observation spatiale, Conseiller spécial du Chef de l'Etat, Etienne MASSARD KABINDA MAKAGA interpelle le responsable de Brainforest que je suis du fait de notre engagement dans le processus FLEGT en tant que point focal société civile au Gabon et partie prenante du débat sur les changements climatiques en qualité de membre de ACCRA CAUCUS.
Le Conseiller du Ministre de l'Economie, Jean Philippe NDONG BIYOGHO vient de remplacer le Conseiller économique du Premier Ministre, Nicolas ZEKPA au poste de Secrétaire permanant du Conseil National Climat. Considérant que ce sont des questions d'environnement, pourquoi le Ministère de l'Environnement ne joue pas ce rôle de Secrétaire permanent ? Où est passé la logique fermement défendu par Massard MAKAGA selon laquelle le Secrétariat permanent doit être assuré par un Représentant du Premier Ministre ? Alors que le Conseil est présidé par le Chef de l'Etat, pourquoi un Représentant du Premier Ministre n'assure pas la présidence du Comité de gestion pour autant que ça représente un cadre interministériel, et que le secrétariat permanant soit assuré par le Ministère en charge de l'Environnement ?
S’il nous était demandé de revenir sur les conditions de création du Conseil Climat, nous dirions que l'idée part d'un comité interministériel changement climatique sous l'autorité du Premier Ministre présenté en son temps par le Ministre MABALA. Alors que le texte est en cours d'examen au Secrétariat Général du Gouvernement, le Conseiller du Président de la République nouvellement nommé fait irruption dans la salle et intimide les commissaires. Résultat, le Secrétariat Général du Gouvernement va surseoir à l'examen du texte. A la surprise générale, quelques mois plus tard, vers le mois d’avril 2010, le Ministre Mabala se verra présenter un décret à signer soumis par le Ministre Ministre Emile DOUMBA en charges des relations avec les Institutions Constitutionnelles.
La question qui me brule les lèvres et celles des des observateurs de la question du climat au Gabon est la suivante : A-t-il fallu qu'un ancien Directeur général de l'environnement soit nommé à la Présidence de la République pour que cette Institution assume les questions de climat ? D'où sort soudainement l'expertise de Monsieur Massard en matière de climat alors qu'il n'est en contact de ces questions que lorsque l’ancien Vice Premier
Ministre, chargé de l’Environnement Madame Georgette KOKO le nomme Point Focal Climat ? Où en est-il avec sa spécialité de chercheur en biochimie?
Préparation du plan climat
A la suite de la création du Conseil climat, il avait été promis au Chef de l'Etat un plan climat. Plus d'un an après et à quelques jours de la COP17 de Durban, ce document n'est toujours pas rendu public encore moins prêt.
Pourquoi seul un groupe de 4 personnes est condamné à rédiger le plan climat à l'approche de Durban ? Pourquoi y a-t-il eu des démissions au Comité de gestion du Conseil climat dont celle très remarquée de l'actuel point focal, représentant le Ministère de l'Environnement, Monsieur Rodrigue ABOUROU, par ailleurs Directeur du droit de l'environnement et Responsable de la seconde communication nationale sur les changements climatiques ? Pourquoi cette éviction du Conseiller ZEKPA au poste de Secrétaire permanent ? Pourquoi le comité de gestion est-il transformé en comité technique alors que le texte prévoit la mise en place dudit comité technique ? Quel a été le rôle exact d'ONFI et CITEPA qui ont bénéficié de la totalité de la dotation de 120 000 000 FCFA allouée par l'AFD pour appuyer la préparation du plan climat?
Rapports avec le Ministère de l'Environnement
Le texte qui prévoyait la création du comité interministériel réservait la place de membres es qualité aux point focal climat, directeur général de l'environnement (point focal opérationnel du fonds pour l'environnement mondial- FEM), à l'autorité nationale désignée pour le mécanisme de développement propre (AN-MDP). Curieusement et à la surprise générale, le texte qui crée le conseil climat a oublié l'existence des personnes directement compétente pour les questions de climat.
On est alors tenté de savoir quel est le rôle exact du point focal climat dans le Conseil en dehors de celui de représentant du ministère poste qu'il vient d’ailleurs d'abandonner ? Pourquoi démissionne-t-il de cette responsabilité ? Pourquoi le Ministère de l’écologie qui détient les éléments essentiels au plan, communication nationale par exemple, ne joue pas un rôle central dans le Conseil ? Pourquoi avoir réduit ce Ministère au rôle de Secrétaire permanent adjoint malgré l'expertise dont regorge ce département ministériel en la matière?
Sur le plan international
Le Gabon a été l'un des premiers pays, avec la RDC, à être éligible au Fonds de Partenariat du Carbone Forestier (FCPF) de la Banque Mondiale qui aide les pays forestiers à préparer la mise en oeuvre du processus de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD). A ce titre, il devrait bénéficier d'une allocation (don) de 3,6 millions de dollars US pour la mise en oeuvre de ce processus. Une première dotation de 200,000 dollars a été pourvue par la Banque Mondiale aux pays éligibles pour la formulation du processus (R-PP : Readiness Préparation Proposal).
Où en est le Gabon avec son R-PP, en général avec le processus REDD ? Pourquoi avoir refusé la dotation de 200 000 US$ la BM ? Pourquoi, sur intimidation de Monsieur Massard Makaga, le Ministre Magnagna des Eaux et Foret a décidé de ne plus se lancer dans ce processus alors même qu'il avait nommé un Conseiller chargé de ces questions ? Le Gabon n'a-t-il pas applaudi l'Accord de Copenhague et celui de Cancun qui consacrent cette thématique ? La formulation d'un R-PP, étape de départ pour le processus REDD, est-elle en inadéquation avec la préparation du plan climat ?
Sur un financement du Fonds Forestier du Bassin du Congo (FFBC) de la BAD, le Gabon devait, avec les 10 autres pays de l'espace COMIFAC, mettre en oeuvre le projet de Monitoring, Reporting et Verification (MRV) avec plusieurs millions de dollars. Mais un individu, par simple mail et sans concertation, a demandé à la BAD et FAO de retirer le Gabon de ce projet.
Monsieur Massard Makaga a-t-il la compétence pour agir ainsi au nom du Gabon ? Quelle est finalement la place du Ministère changé de l'Ecologie sur des questions concernant le climat ? Le Conseil Climat est-il un Ministère bis rattaché à la Présidence ? Le Président du Comité de Gestion agit-il par patriotisme ou par simple ego ?
La réponse à toutes ces questions nous aideront à aborder le sommet de Durban avec sérénité pour éviter l’images déjà bien brouillée de notre pays à l’extérieur. L’expertise de Brainforest en matière des questions de REDD nous oblige à ne pas cautionner des comportements qui relève du simple ego de personne au détriment de l’intérêt du pays. Notre crédibilité en dépend.